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31 août 2009

Mérovée


Nicolas Jones-Gorlinmerovee

Nicolas Jones-Gorlin est le jeune auteur des deux romans «Poupées» et « Rose Bonbon ».

Dans ce troisième ouvrage, il raconte l’histoire de Jean, policier fraichement débarqué à Paris pour y vivre son homosexualité, et affecté au commissariat de Montvermeil, dans une banlieue difficile. Là il fait la connaissance de Raymond, un policier d’expérience à l’apparence bienveillante et protectrice. Rapidement, ce «gentil policier» s’avère être le dirigeant d’un groupe de gardiens de la paix qui, au nom de la supériorité de la race francque, s’arrogent le droit de condamner et d’exécuter les «criminels» laissés en liberté. C’est d’ailleurs au cours d’une de ces soirées «d’exécution», que ces «justiciers» cagoulés constatent qu’ils sont épiés par un jeune arabe.

Jean se lance à sa poursuite, mais, à peine l’a-t-il rejoint qu’il le laisse s’échapper lorsqu’il se rend compte qu’il préférerait lui faire l’amour que de le tuer. Il n’aura, alors, de cesse de le retrouver et de se cacher pour pouvoir l’aimer.

Dans ce roman, Nicolas Jones-Gorlin prouve qu’il a un style personnel, rythmé, net et précis. Inventif, l’auteur a même placé en exergue certaines phrases de ses dialogues dans des encadrés. Rythmé, mais implacable, «Mérovée» est se lit d’une traite parce que les mots ne servent pas au décor. Il y en a peu, mais tous sont à leur juste place !

Entre ratonade, haine, et assassinats, l’auteur s’interroge sur la nécessité d’avoir une image du père (positive ou non), sur le travail de la police de proximité dans les banlieues, le rôle et les moyens de la justice. Évidemment, l’homosexualité, bien qu’inavouée par le héros principal, demeure très présente tout au long de l’œuvre parce que, flic ou racaille, il est impossible d’aller à l’encontre de sa vraie nature.

On regrettera juste la fin de l’histoire un peu rapide qui aurait gagné à être légèrement plus étoffée. Mais, peut-être est-ce du à la violence dans laquelle l’œuvre se termine ou pour insister sur le fait qu’il est inéluctable de toujours devoir assumer les conséquences de ses actes.

Enfin, si l’ouvrage raconte un invraisemblable amour gay, dans un commissariat de banlieue, l’auteur réussit néanmoins avec brio, à rappeler à notre mémoire les aventures tout aussi rocambolesques d’un auteur célèbre. En effet, si Shakespeare avait connu Jean, le héros de ce livre, il aurait écrit «Mérovée», tant l’histoire de Jean est juste parce que, pour lui, l'amour s'est invité au bal de la mort et que l’amour dispose de plus d’un tour pour réunir des amants improbables.

«Mérovée» est un superbe livre, fort et passionné, qui frappe tellement juste qu’on a peu de risques d’oublier.

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