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Le lecteur gourmand
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31 août 2009

Mémoires d’un homme de ménage en territoire ennemi

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Sir Robert Gray

Né à Ottawa en 1948, Robert Gray est mort le 7 octobre 2008 d’un cancer du foie. « Mémoires d'un homme de ménage en territoire ennemi » constitue le premier des quatre romans qu'il a publié (« L'Heure au jardin » en 1999, « Louis Mountbatten » en 2002 et  « L’Amour à l’anglaise » en 2000).

L'auteur y raconte les tribulations de Charles, canadien anglophone, qui s'installe dans le Montréal francophone en réaction contre son père qui, enfant, le battait et qui croyait que de parler anglais le rendait supérieur aux autres canadiens. Là, il rencontre David, son compagnon, francophone « à mobilité réduite » et décide, après maints revers professionnels, de créer sa propre entreprise de nettoyage. Mais tout ne se déroule pas aussi harmonieusement que prévu…

L'ouvrage, dans un style tout-à-fait personnel, est bien écrit, avec de nombreux détails tantôt ironiques et cruels, tantôt savoureux et sexuellement chauds. C’est ainsi qu’il brosse, avec un plaisir non feint, une galerie de portraits, sans concessions, de ses employeurs dont aucun ne trouve grâce a ses yeux. Là, son récit devient drôle et sarcastique.

Il se dégage, néanmoins, de l'ensemble une impression de confusion des genres tant l'auteur émaille son récit de considérations sur le système des garderies au Québec. Il termine même son livre par un catalogue des lettres qu'il aurait envoyées afin de défendre son conjoint, innocente victime du système.

C’est ainsi qu’il fait l'apologie de l'utilisation des lettres anonymes pour régler ses comptes avec ses employeurs ou du recours à des hommes de main faire payer à ses voisins le harcèlement dont il se sent "la pauvre victime". Le texte est tellement criant de vérité qu’on est parfois conduit à se demander si on évolue dans l’univers de la fiction littéraire ou si l’auteur utilise ce procédé pour avouer un comportement lâche et révoltant.

Enfin, l'auteur semble se perdre dans des descriptions d'aventures sexuelles plus ou moins abracadabrantes dont les détails crus et vulgaires n'apportent rien au roman, si ce n’est un côté racoleur et vendeur !
Bref, Robert Gray (ou sir Robert Gray, si on utilise ce pseudonyme pour tenter de redonner à l’auteur un relent de noblesse perdue) nous  partage, ici, une  vision quelque peu désuète des relations entre les canadiens francophones et anglophones, démontrant aux « frogs » ce que pensent vraiment les « Anglos » à leur sujet. A lire surtout pour la description d'une époque et les portraits savoureux !

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