Coeur de démon

Claude Neix

Sous le pseudonyme de Claude Neix se cache Cristina Rodriguez, journaliste, scénariste et romancière née en 1972. Historienne, spécialiste du Haut Empire romain, biographe de Caligula et de Néron, elle est surtout connue pour ses romans historiques. Elle a publié, sous son nom ou sous un pseudonyme « Mon père, je m’accuse d’être banquière» en 1999, « <Moi, Sporus prêtre et putain», en 2001, «/Un ange est tombé», en 2001, «Le césar aux pieds nus», en 2002 , «Acces denied !», en 2002 «Cœur de démon», en 2003, « Thyia de Sparte», en 2004 «L’ombre d’Alexandre», en 2004,   «Le tombeau d’Anubis», en 2005, « Les mystères de Pompéi», en 2008. «Cœur de démon» vient d’être réédité

Dans cette histoire, l'auteur raconte les aventures d’Eiki Leifsen qui, pour rembourser les dettes accumulées par sa mère avant son décès, abandonne son royaume et s’engage dans l’armée. Capitaine redouté, fier, courageux et... gay, il est mandaté par son général pour enquêter sur une étrange affaire : un noble proche du pouvoir aurait été assassiné par un de ses serviteurs.

Sur les lieux du crime, il rencontre le prince Bylon Akila, énigmatique et troublant prince redoutés par le roi local parce que physiquement différent. Tout en menant son enquête, Eiki apprend à connaitre Bylon et, malgré son tempérament parfois taciturne, commence à lui faire confiance et pourquoi pas à l’aimer.

Bien que cet ouvrage soit, a priori, sans grande prétention, il constitue, néanmoins, un exemple d’un genre littéraire nouveau et quelque peu méconnu, l'heroic fantasy gay. Ajoutez à cela un soupçon d’érotisme sous-jacente et vous aurez une première description du livre. D’aucuns trouveront l’histoire et le genre littéraire assez banal, mais, il s’agit cependant d’un genre en plein développement qui a, au moins, le mérite de faire lire des personnes qui autrement n’oseraient peut-être pas aborder une œuvre plus complexe.

Ensuite, si le livre débute assez lentement, l’auteur émaille son récit de très belles images poétiques. On y trouve même une bonne dose d’humour et de sarcasme, comme en témoignent les dernières lignes de l’ouvrage qui précisent que  « Toute ressemblance avec des situations ou des personnages existants, présents ou passés, serait un véritable coup de bol ou la preuve que je suis plus douée que je ne le pensais… ».

Enfin, sous le couvert d’un simple et petit livre que l’on dévore avec avidité, l’auteur aborde également la question des différences qui rapprochent et enrichissent, à l’opposé de la bêtise du racisme et de l’homophobie.

Bref, l’auteur traite, dans cet œuvre, de la naissance de l’amour entre hommes comme rarement une femme a pu le faire, à part, peut-être, dans un style complètement différent, Marguerite Yourcenar !